Ambassadrice auprès du programme Connecting Hearts Abroad : Kerry Leyden
Kerry Leyden | 12 mars 2014
Tags | Soins
En août 2013, Kerry Leyden a quitté le confort de son Canada natal pour parcourir une distance de près de 13 000 km jusqu’aux paysages peu familiers de l’Afrique du Sud. Il ne s’agissait cependant pas d’un voyage de vacances. Elle partait vivre une aventure révélatrice et inspirante en tant qu’ambassadrice de Lilly auprès du programme Connecting Hearts Abroad dans un village à la périphérie du Cap.
Vous serez peut-être surpris d’apprendre que Kerry, qui gère le Centre de relations avec la clientèle de Lilly au Canada, qualifie de « merveilleuse » son expérience de bénévolat dans une communauté affligée par la pauvreté. C’est parce que vous n’avez pas rencontré Peter, Lucy et les autres résidents et membres du personnel qui ont conquis le cœur de Kerry dans un établissement pour personnes âgées et handicapées géré le gouvernement.
Kerry nous raconte ici comment les 14 jours passés en compagnie de personnes dont les vies ont été bouleversées par l’apartheid, la maladie et la pauvreté ont changé sa vie pour toujours et renouvelé sa compassion pour les clients que Lilly sert.
Une lettre pour Lucy
Son nom est Lucy. Et lorsque je l’ai rencontrée pour la première fois, je pense qu’elle s’est peut-être sentie un peu envahie par ma personnalité exubérante. Mais en l’espace de deux petites semaines, nous avons forgé un lien que nous n’oublierons pas. Son titre officiel est celui de gestionnaire et ergothérapeute. Mais dans cet établissement où elle s’occupe des besoins physiques et émotifs des personnes confiées à ses soins, c.-à-d. plus de 80 personnes âgées certaines journées, elle est beaucoup plus que cela.
J’ai observé Lucy avec un émerveillement discret. Elle pouvait parler à un résident pendant qu’elle frottait le dos d’un autre de façon réconfortante. Elle pouvait également échanger avec une résidente qui réclamait son attention tout en faisant un clin d’œil à une autre qui l’attendait patiemment. Ils ne pouvaient pas tous l’entendre, la voir, se déplacer, ou même comprendre ses mots. Mais ils reconnaissaient son visage, sa voix, son toucher. Leur attitude devenait toujours joyeuse lorsqu’elle entrait dans la salle.
Lucy ne voit pas les résidents sous sa charge comme des malades atteints dans leur corps et leur esprit. Elle entre en relation avec eux et leur rend hommage en tant que personnes, et non en tant que patients. Elle se préoccupe vraiment d’eux et les traite comme s’ils étaient des membres de sa propre famille. C’est tellement inspirant! Alors, j’ai décidé de suivre son exemple. Un jour, j’ai offert aux résidents de leur donner un massage des mains. Cette thérapie par le toucher fut un bon moyen de leur témoigner de mon appréciation pour eux. Elle a également agi comme catalyseur pour le dialogue, ce qui est l’un de mes objectifs en tant que bénévole.
Peter a été le premier résident à accepter mon offre. Mais il m’a averti qu’un massage de 10 minutes ne lui donnerait pas suffisamment de temps pour raconter toutes ses expériences. Il nous faudrait plusieurs semaines. Oh, les histoires que j’ai entendues, pas seulement de la part de Peter, mais de plusieurs aînés. J’ai entendu des histoires qui m’ont brisé le cœur, m’ont fait pleurer de rire, et m’ont remplie de gratitude pour avoir eu la chance de rencontrer ces merveilleuses personnes, dont plusieurs souffrent de démence, de diabète et d’autres maladies débilitantes.
Lucy, Peter et bien d’autres au Cap ont élargi mes horizons de manière inattendue. Voici quelques-unes de mes observations et conclusions tirées de mon voyage de service communautaire avec le programme Connecting Hearts Abroad :
Nos activités sont basées sur les relations.
Les gens ne choisissent pas d’être malades ou de devenir des patients. Nous devons faire preuve de compassion et voir nos clients non seulement comme des patients, mais comme des personnes. Lucy nous a merveilleusement inculqué cette leçon, à moi et aux autres bénévoles. En tant que chef de notre Centre de relations avec la clientèle au Canada, je travaille avec mon équipe afin de toujours garder à l’esprit que nos clients sont avant tout des personnes, pas seulement des patients ou des soignants. Ce travail peut être difficile. Les personnes qui appellent peuvent ressentir de la frustration. Mais si nous abordons les clients de façon relationnelle et leur faisons savoir que nous nous préoccupons vraiment d’eux, je crois que nous pouvons offrir une meilleure expérience et obtenir de meilleurs résultats pour les gens que nous servons.
C’est bien de mettre la main à la pâte.
Ce que je veux dire, c’est qu’il faut y mettre du sien. Avant mon voyage au Cap, j’avais appuyé notre campagne Centraide annuelle en faisant un don. Mais je n’avais jamais participé à un comité. Tout cela a changé à mon retour d’Afrique du Sud. Je me suis jointe à un comité et nous avons eu l’idée de recueillir et de vendre des bijoux neufs ou légèrement usagés. Nous avons donné un nom à notre campagne de financement : la vente d’accessoires « Bling Bling Ka-Ching Ka-Ching ». En une journée seulement, nous avons recueilli plus de 2 000 $ pour la campagne.
Un geste de sollicitude en fait beaucoup.
Cela vaut autant pour les collègues que pour les clients et les inconnus. Avant de quitter Le Cap, j’avais une dernière tâche à remplir. J’étais tellement inspirée par Lucy que j’ai voulu écrire une lettre à son superviseur afin d’exprimer l’impact profond qu’elle avait eu sur moi, sans oublier celui qu’elle a quotidiennement sur les personnes sous sa charge. Après avoir rédigé une ébauche de la lettre, je l’ai montrée à Lucy. Elle s’est d’abord montrée perplexe face à mon geste, ce qui témoigne une fois de plus de sa modestie. Mais lorsqu’elle l’a lue, j’ai pu voir qu’elle était vraiment émue et reconnaissante.
L’Afrique du Sud est un endroit merveilleux. Il n’y a pas de mots pour exprimer à quel point la chaleur de ses gens m’a impressionnée. J’essaie d’écrire chaque mois aux nouveaux amis que j’y ai faits, car je leur serai toujours reconnaissante pour les leçons qu’ils m’ont enseignées.